En rappelant que le joueur lui avait donné son accord, la direction du club bastiais confirmait les contacts avec Nancy : « Nous avons reçu la proposition de l'ASNL et nous avons envoyé, ce mercredi après-midi, notre contre-proposition. » Bastia juge le prix demandé par Nancy un peu excessif même si le club corse aurait touché 1,2 millions d'euros pour le transfert de Penneteau vers Valenciennes. Toutefois, Sorin est maintenant une priorité du club corse qui reprend l'entraînement en fin de semaine.

En cas de départ de son deuxième gardien, l'ASNL a posé quelques jalons pour lui trouver un remplaçant. Jérémy Gavanon serait la piste la plus sérieuse suivie par le club au chardon. Du côté de l'OM où le frère du milieu nancéien Benjamin Gavanon possède encore un contrat d'un an, on confirme une approche de l'ASNL. Tout en précisant que plus rien n'a bougé depuis quelques jours. Après une saison difficile à Clermont Foot et la perte de son statut de titulaire en équipe de France espoir, Jérémy Gavanon, 22 ans, cherche un club stable pour se relancer et progresser. L'OM ne semble pas être en mesure de lui proposer ce type de challenge et ne serait pas opposé à son départ.

Si Jacques Rousselot confirmait, hier soir, les contacts avec Bastia au sujet de Sorin, il ne souhaitait pas commenter les autres informations : « Nous discutons effectivement avec Bastia pour Olivier. Pour l'instant, rien n'est fait. Nous négocions. Tout le monde doit y trouver son compte. Pour les autres pistes dont on me parle, je ne souhaite pas les commenter. Ni les confirmer, ni les infirmer. »

Parmi ces dernières, Jacques Rousselot refusait d'évoquer le cas de Pierre-Yves André. Là aussi, une approche de l'attaquant bastiais de 32 ans aurait été effectuée dernièrement par l'ASNL. Engagé à Bastia jusqu'en 2008, il est très attaché à la Corse dont est originaire son épouse. Bastia serait totalement opposé à son départ et lui aurait fait une proposition avec revalorisation salariale et une prolongation du contrat.

Echaudé par le choix de Nasser Ouadah mais aussi par ses expériences du passé, Jacques Rousselot et son staff préfèrent aujourd'hui garder le mystère sur leurs intentions. Toutefois, ils ne sont pas inactifs et, après l'arrivée de Sauget, l'axe Nancy-Bastia est au beau fixe.

« J'ai eu l'entraîneur des gardiens et le directeur sportif de Bastia. Le club corse me propose un challenge sportif qui m'intéresse. Ils veulent faire de moi leur gardien n°1 et visent la remontée en L1 dès la saison prochaine. Cela me plaît beaucoup car, aujourd'hui, c'est ce dont j'ai envie. Maintenant, je veux jouer. Or l'ASNL ne peut pas me proposer autre chose que le poste de doublure. Je n'ai pas envie de rester une année de plus dans ces conditions. »

Pour le capitaine de l'équipe qui a remporté la Coupe de la Ligue, l'heure est venue de donner un coup d'accélérateur à sa carrière. Et cela passe par la fin de l'aventure ASNL. « Selon Pablo, la doublure doit être un bon gardien. Mais je ne vois pas les choses comme lui. Aujourd'hui, j'ai l'impression que tout le monde peut occuper ce poste. Il n'y a pas la même pression et je me considère comme un spectateur privilégié. Le président Rousselot m'a proposé une prolongation de contrat mais je suis davantage motivé par l'aspect sportif que par l'aspect financier. A 25 ans, j'ai envie d'être n°1. Je veux que ma fille me voit jouer et prendre du plaisir sur le terrain. Bastia m'offre cette possibilité en me proposant de remplacer Penneteau ».

Déjà des contacts avec Niort et Gueugnon

Olivier Sorin ayant fait son choix, les deux clubs vont désormais discuter. Hier, Jacques Rousselot devait être contacté par ses homologues de Bastia et l'agent d'Olivier Sorin. Lundi, le président de l'ASNL n'avait pas fermé la porte au départ de son deuxième gardien. A une condition essentielle : trouver un « accord tripartite gagnant, gagnant, gagnant ». C'est à dire un accord financier.

Pour remplacer Sorin, l'ASNL aurait dans le viseur Jérémy Gavanon, le frère de Benjamin, passé par Marseille et à Clermont cette saison. Hier soir, Jacques Rousselot n'a pas souhaité réagir. Olivier Sorin veut y croire et espère que l'affaire sera réglée à son retour en France, prévu en fin de semaine. « J'avais déjà eu des contacts très sérieux avec Gueugnon et Niort pour devenir leur gardien titulaire. L'un comme l'autre n'ont pas été en mesure de verser à l'ASNL l'indemnité pour mon transfert. Il y a quelques semaines, je me voyais déjà parti. J'espère que, cette fois, cela fonctionnera et que mon club formateur saura entendre mon envie d'évoluer, de jouer. » Bastia reprend l'entraînement samedi et Olivier Sorin se verrait bien en Corse dès le début de semaine.

NANCY. Plus de 11.750 abonnés. Dès le premier jour de l'ouverture de la campagne d'abonnement aux non abonnés, l'ASNL a établi un nouveau record de fidèles. Hier, 1.027 abonnements ont été délivrés et la barre des 11.728 est battue. Pour cela, les supporters n'ont pas hésité à payer de leur personne en patientant calmement plusieurs heures et, pour certains, en réduisant leurs heures de sommeil. « Il faut être un peu barjot pour être là », commentait un fan.

Avec des casquettes et des maillots de l'ASNL pour certains, ils étaient, en effet, près de 500 hier matin lorsque l'équipe mise en place par Nicolas Holveck, le directeur général adjoint de l'ASNL, a ouvert, à 9 h, les portes d'une salle spécialement aménagée pour l'occasion sous la tribune Hazotte. Huit personnes, dotés d'un ordinateur permettant de visualiser en temps réel les sièges disponibles et d'un lecteur de carte bancaire, attendaient les futurs abonnés. Avec le sourire, ces derniers ont commencé un long défilé qui ne s'est interrompu qu'en fin d'après-midi avec la fermeture des guichets.

La première servie a été Oum Atil, une mère de famille désireuse d'acheter deux nouveaux abonnements dans la même zone que celle où elle avait déjà quatre places. Elle était devant Marcel-Picot à 3 h ! « Je voulais être la première pour pouvoir choisir des places au même endroit que celles que nous avons déjà. J'ai trois filles et un garçon qui ont entre 8 et 15 ans. Avec mon mari, nous venons à chaque match. » Vers 9 h 30, elle remontait avec un large sourire les cent mètres de la file d'attente.

« A ce prix, ça vaut le coup »

Des centaines d'autres supporters, parfois avec des poussettes, allaient l'imiter. Non sans s'armer de patience. Pour cela, ils avaient des livres, des ouvrages consacrés au Sudoku, L'Est-Républicain mais aussi des sièges pliants. La lente progression vers Nadia et ses collègues se passait dans une ambiance studieuse mais conviviale. « Ils sont sympas et pas impatients. En plus, on arrive à les contenter, alors cela se passe très bien », racontait la jeune vendeuse mobilisée pour l'événement. Ces interlocuteurs, qui avait rempli le bulletin d'abonnement dans le sas tampon mis en place entre la file d'attente et les guichets, la quittaient heureux. « C'est mieux organisé que l'an dernier », remarquait Jean-Claude, venu chercher un abonnement supplémentaire pour son petit-fils.

Anaïs, qui a fêté ses 13 ans mercredi en recevant un maillot de l'ASNL, a séché le collège pour venir s'abonner avec ses parents. Et tant pis s'il fallait attendre jusqu'à 13 h derrière les barrières, mais à l'ombre de la tribune Hazotte : « Je suis fan de foot et j'avais envie de venir. J'aime bien Zerka et Diakhaté. L'an prochain, j'espère que cela se passera aussi bien que cette saison. »

Non loin, Yvan et ses amis, arrivés vers 7 h, repartaient eux aussi ravis. L'horloge indiquait... 10 h 30 : « Je viens au stade depuis que j'ai huit ans. Avec l'abonnement, finie la galère de courir après les places avant chaque match. » Touché par le passage d'Aldo Platini, le père d'un « joueur qui est un mythe pour moi », Tony, militaire à Commercy, a pris hier, pour la première fois de sa vie, un abonnement dans un stade de football : « J'ai découvert l'ASNL pendant la saison. Cela m'a plu. L'ambiance dans le stade est très sympa et, à ce prix, cela vaut vraiment le coup. »

Le prix mais aussi la perspective d'avoir une priorité pour suivre les rencontres de Coupe UEFA sont, avec l'assurance de voir les grands matches contre Lyon, Marseille, Paris, les raisons qui ont motivé des centaines de personnes à prendre leur mal en patience. Un mal d'autant plus supportable si l'ASNL poursuit sa formidable marche en avant.