Passé d'abord par Rouen en CFA, puis Besançon, club avec lequel il est monté en L2, l'ancien pensionnaire du centre de formation de Sochaux - membre d'une génération comptant également Camel Meriem, El Hadji Diouf et Danijel Ljuboja - a découvert l'élite sur le tard (l'an passé à Bastia) et ne compte que 18 matches de Ligue 1 à son compteur. Voilà pourquoi on connaît peu ce joueur atypique, originaire d'Aumont dans le Jura, qui présente la particularité d'avoir évolué en attaque jusqu'à l'âge de 23 ans. Premier contact.

- David Sauget, vous étiez également en contact avec Lens. Pourquoi l'ASNL ?

- Parce que Nancy me correspond mieux. En plus, Lens a changé d'optique en préférant prendre un défenseur d'expérience. Ils ont fait signer Vignal. Mais je leur prouverai qu'ils ont eu tort de penser ça. Pour en revenir à l'ASNL, c'est un club qui me convient, où il n'y a pas de star, mais un gros collectif, avec des joueurs très solidaires. J'ai vu la finale et pas mal d'autres matches. C'est une équipe qui est belle à regarder. Chacun fait les efforts pour les autres. Il y a une grosse solidarité. Mon beau-frère (Camel Meriem) a beau jouer à Monaco, quand je tombais sur les matches de l'ASM, je m'endormais.

« Grâce à Stéphane Paille »

- Le fait que l'ASNL joue l'UEFA a compté dans votre décision ?

- Bien sûr. Retrouver la Ligue 1, c'est important. Mais la coupe d'Europe va me permettre de franchir un palier et de découvrir autre chose. Mais même sans l'Europe, je serais venu à Nancy.

- Dans quel état d'esprit venez-vous ?

- Je n'arrive pas comme titulaire. Il y a une équipe qui tourne bien avec deux très bons joueurs de couloir. Mais comme l'a dit le président, on ne peut pas faire une saison avec seulement deux joueurs. Je suis là comme troisième. Mais avant tout, je viens pour travailler, progresser et franchir un cap. Je veux également faire partie du projet qui est d'installer Nancy dans la durée au plus haut niveau.

- Que faudrait-il qu'il vous arrive durant ces deux années pour vous dire que vous avez réussi à l'ASNL ?

- Me fondre dans le collectif, jouer le plus de matches possibles et être régulier dans mes performances. Il faut que je progresse au niveau des duels. Cela ne fait que quatre ans que je suis défenseur. En un contre un, je péche encore, même si je compense par ma vitesse et mon agressivité. J'ai beaucoup appris avec Bernard Casoni à Bastia mais il faut que je muscle encore ma défense.

- A l'inverse de Monsef Zerka, vous avez commencé votre carrière comme attaquant avant de reculer en défense. Comment cela s'est fait ?

- Monsef Zerka a les qualités pour jouer devant. Moi non. C'est Stéphane Paille qui a eu cette idée de me faire redescendre d'un cran. C'est grâce à lui si j'en suis là aujourd'hui. Il était allé me chercher à Rouen. La première année à Besançon, je jouais encore avant-centre. Puis il a changé de système et m'a fait reculer. Il avait raison. Je lui dois beaucoup.

- On imagine que vous aimez monter aux avant-postes...

- Je me régale. Je suis un défenseur qui aime prendre le couloir, qui aime aller déborder et centrer. Cela me procure énormément de plaisir d'être à l'origine d'une occasion. En plus, monter et descendre me permet de rester dans le match. Et j'ai le coffre pour le faire.

Il ne devrait pas y avoir de scoop. Le nouveau joueur présenté tout à l'heure sera le polyvalent David Sauget, en fin de contrat à Bastia, dont la venue a été révélée la semaine dernière dans les colonnes de ''L'Est Républicain''. Mais avec Jacques Rousselot qui a l'art de surprendre, mieux vaut employer le conditionnel. Quand on lui a fait cette remarque hier au téléphone, le président nancéien a d'ailleurs laissé planer le suspense d'un air amusé : « Au moment où je vous parle, je n'ai rien rien de particulier à annoncer. Quoi qu'il en soit, je préfère dire qu'une surprise n'est jamais à exclure ! ». C'est vrai qu'en matière de transferts, les choses peuvent évoluer d'une minute à l'autre...

Au cours des dernières heures, l'ASNL a par exemple abandonné la piste conduisant au latéral d'Ajaccio, le Vosgien d'origine Xavier Collin. « Ce joueur ne nous rejoindra pas » explique ''JR'', « L'ACA compte sur lui. Et de notre côté, nous sommes suffisamment armés en défense ».

Ouadah : « Confiant »

Au milieu de terrain, les dirigeants au chardon espèrent toujours le retour du Messin Nasser Ouadah. « On discute » glisse Jacques Rousselot. Des négociations en cours confirmées par le joueur qui se repose en Corse : « Chacun défend ses intérêts. Mais je reste confiant. Personnellement, je n'ai pas changé d'avis. Je souhaite revenir à Nancy ».

C'est sûrement dans le domaine de l'attaque que le chantier se révèle le plus vaste. D'autant que plusieurs clubs se renseignent au sujet d'Eli Kroupi, meilleur réalisateur nancéien en 2005-2006. Mais l'ASNL a retenu la leçon de l'épisode Laurent Dufresne dont le départ à Valenciennes, il y a un an, n'avait pas été compensé. Cet été, avant une éventuelle vente, il y aura un achat.

Santos (Toulouse) continue de figurer sur les tablettes meurthe-et-mosellanes. Reste que le Brésilien naturalisé Tunisien, actuellement en stage avec la sélection de Roger Lemerre, se décidera probablement après la Coupe du Monde. D'ici là, les Nancéiens auront eu des nouvelles du buteur burkinabé de Lokeren, Aristide Bancé. Pour l'instant, le club belge demande une indemnité beaucoup trop élevée. Quant à l'international australien Aloisi, il a visiblement peu de chance de signer désormais : « J'en ai parlé avec Pablo, je crois que le coach n'est pas emballé par cette idée ».

En revanche, Correa accueillerait volontiers Daniel Cousin, déjà courtisé en 2005 par l'ASNL. « J'ai relancé Gervais Martel à propos de Cousin » confie ''JR'', « Je sais que le président lensois tient à son avant-centre. Mais je ne suis pas du genre à abdiquer facilement... ».

Cela prouve les ambitions nancéiennes. Jacques Rousselot a même essayé, récemment, d'obtenir le prêt du jeune Lyonnais Benzema, l'un des plus grands espoirs du foot français : « Malheureusement, Jean-Michel Aulas et Gérard Houllier m'ont adressé un refus catégorique ».

N'empêche que l'ASNL, grâce à son magnifique parcours 2005-2006 et sa participation à la Coupe UEFA la saison prochaine, possède un réel pouvoir d'attraction. Pendant ce temps-là, après avoir snobé Nancy l'été dernier pour aller cirer le banc de touche de Wolfsburg, l'ancien Bleu Steve Marlet peut se mordre les doigts...